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Élever un troupeau de brebis sans terre est tout à fait possible de nos jours « grâce » à la déprise agricole. Beaucoup de terres et prairies cultivées autrefois sont délaissés et la campagne se dépeuple de ses paysans……

L’agriculture demande de nouvelles initiatives, et mon petit projet en est une. En échange de bons procédés je me fais inviter par des particuliers et j’entretiens leur terrain. Cela nourrit mon troupeau toute l’année.

M’intégrer dans la Double. Voilà ce que je voulais par dessus tout. Avoir une activité qui me permette de déambuler par prairies et forêts, un peu comme les chasseurs.

Nous avons l’immense privilège de pouvoir aller d’un site magnifique à un autre, partager un petit moment avec les gens qui y vivent, pour ensuite continuer notre route et y revenir souvent qu’au bout d’un an.

Le 18 janvier 2018 j’ai été invité à la remise des prix du Concours Départemental Villes et Villages Fleuris pour parler du pastoralisme. Voici un extrait qui tente d’expliquer ce qu’est le pastoralisme.

Je me suis installée en tant que bergère sans terre en 2009. Ce n’était pas facile de faire admettre mon statut, mais finalement, je ne sais pas trop comment me voilà cotisante solidaire à la MSA puis exploitante agricole.

J’ai gagné ce premier pari de pouvoir sillonner la Double avec mes bêtes, les propriétaires terriens, d’abord hésitants, m’ont rapidement donné leur sympathie, car le concept donnant donnant, qui est sans engagement des deux côtés leur a plu.

Ma vie est auprès de mes brebis jour après jour, les envoyer paître dans les forêts et les prairies. Au fil du temps j’ai pu établir un système de pâturage tournant qui les nourrit entièrement avec ce qu’elles trouvent dehors en restant belles toute l’année.

Une brebis ne mange pas que de l’herbe. Afin de lui permettre d’avoir une ration équilibrée tous les jours il faut la complémenter avec des ligneux, des feuilles, des glands et châtaignes suivant la saison. Plus sa ration journalière est variée, en meilleur état et santé sera le troupeau. Et les brebis peuvent trouver tout ce qu’il leur faut dehors.

Je tiens à avoir un troupeau bien intégré dans son pays, donc mon choix s’est porté sur la race basque Sasi Ardi. C’est une brebis débrouillarde et indépendante, un peu à l’image de son peuple. Je pars tous les deux ans au pays basque pour renouveler les béliers. Mes brebis basques sont devenues un peu doublaudes, je les ai grégarisés, chose qui n’est pas dans leur nature, mais indispensable pour moi, car je les garde, le bâton planté. Et puis la Sasi Ardi a mes faveurs aussi parce qu’elle est belle à regarder. C’est important dans la vie.

Nous avons crée une association: Pastoralisme en Double. Elle a pour but de promouvoir le pastoralisme sous plein de formes.